Comité pour l'histoire de la Poste

Président Barbot. Correspondances et vie des Lumières bordelaises

Autrice

LAFFARGUE Nancy

Diplôme

Master d’histoire moderne

Thématique de recherche

Pagination

419 pages

Direction de recherche

François Cadilhon

Université

Université de Bordeaux-Montaigne

Année de publication

Résumé


« M. le président Barbot, secrétaire de notre Académie, est un des hommes du monde que j’aime le plus. Il s’est toujours appliqué aux sciences, mais comme un gentilhomme. Il sait comme les savants et a de l’ardeur comme les mécènes. »


Ces mots extraits d’une lettre du baron de la Brède Montesquieu du 14 février 1744 au président Barbot, lèvent un premier voile sur l’identité de ce dernier et sur ce qu’a été sa vie jusqu’en 1771. Elle invite d’autre part le lecteur à pénétrer au cœur d’un intense échange épistolaire qu’a entretenu le président Barbot tout au long de sa vie. Issu d’une famille de noble lignage qui a su se faire une place au sein de la vie culturelle bordelaise, Jean-Baptiste Barbot intègre la Cour des Aides de Guyenne en 1718 mais aussi et surtout la très prestigieuse Académie des Belles-Lettres, Sciences et Arts de Bordeaux la même année grâce au soutien de son fidèle ami Montesquieu.


La correspondance de Jean-Baptiste Barbot reste tout à fait fascinante car elle dévoile deux aspects de sa vie quelque peu différent mais qui peuvent finalement se croiser. Les lettres sont le témoin du dévouement entier d’un individu envers une fonction qui est ici celle de secrétaire académique. Écrites entre le milieu des années 1710 et jusqu’à sa mort en 1771, les lettres nous livrent une vie académique non seulement à l’échelle d’une ville, d’un pays mais aussi plus largement de toute cette Europe pénétrée par les Lumières. C’est au cœur d’une vaste communauté que le lecteur est convié « à rejoindre » celle-ci, réunie autour de valeurs et d’un intérêt commun qu’est ici la science. Mais cet échange épistolaire offre également un moyen quelque peu inédit, d’accéder à la vie intime du personnage, à ses secrets les plus enfouis et surtout à une amitié des plus intéressantes qu’est celle entretenue avec Montesquieu. Entre confidences et vérités, moments de joie et de malheurs, bavardages et débats, passion du cœur et de l’esprit, la lettre n’a de cesse que d’étonner le lecteur au fil des pages…


Ce mémoire entend ainsi répondre à plusieurs interrogations de ce que le XVIIIe siècle, habituellement défini comme le siècle des Lumières, peut soulever.
Comment la ville de Bordeaux est-elle animée par ces hommes de lettres, philosophes et hommes de sciences du XVIIIe siècle, dont fait partie le président Barbot ? Comment se positionne Barbot au sein de l’Académie de Bordeaux ? Comment entretient-t-il cette « culture académique » et ce goût particulier pour les sciences ? En quoi sa correspondance constitue-t-elle le point central et la dynamique d’un réseau académique ? Et en quoi illustre-t-elle l’état de la science du XVIIIe siècle ?


Et relevant d’un caractère plus privé, les lettres tendent à amener le lecteur à découvrir une histoire de l’intimité et des pratiques amicales à travers les actions du président Barbot : Qu’est-ce que réellement un écrit du for privé ? Comment la lettre peut-elle constituer une clé d’interprétation de l’intimité au XVIIIe siècle ?


Ce sont ces questionnements auquel ce travail souhaite répondre. Il s’agit ici de montrer tout l’intérêt à étudier ce précieux document qu’est la lettre tant pour son aspect « institutionnel » que pour son aspect privé. C’est dans cette visée que l’aide apportée par le Comité pour l’Histoire de la Poste vient trouver son intérêt car comment étudier la lettre et son contenu sans jeter un regard sur le système postal du XVIIIe siècle, qui rythme la vie épistolaire à cette époque.


C’est avec cette brève présentation que le lecteur est invité à ouvrir la première page de ce mémoire afin de découvrir la vie du très mystérieux président Barbot…

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