Comité pour l'histoire de la Poste

Monter une route en poste au XVIIIe siècle : l’itinéraire de Dijon à Auxerre, par Vitteaux

Autrice

TONNAIRE Noémie

Diplôme

Maîtrise

Thématique de recherche

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Direction de recherche

Christine LAMARRE

Université

Université de Bourgogne

Année de publication

Résumé

Le XVIIIe siècle constitue un tournant dans l’histoire de la politique routière. Une conception « provinciale » de la route s’affirme en effet, tandis que le réseau des routes de poste se fait de plus en plus dense. Cette étude s’attache à montrer comment la section Dijon-Auxerre de la grande route de poste, qui relie la capitale bourguignonne à Paris, transforme villes et villages traversés. Elle plonge le lecteur dans le quotidien d’une nouvelle route, ses enjeux et luttes d’influences.


Celle-ci tout d’abord modifie le paysage, à une époque où s’amorce une véritable révolution technique. Les travaux destinés à la construction de l’infrastructure sont colossaux et représentent des prouesses techniques non négligeables.
Nous avons vu dans quelle mesure l’importance de ces travaux contribue à l’efficacité du service postal sur cette route à « grand courrier ».
Le passage des routes de poste au sein des communautés semble représenter par ailleurs un enjeu économique important, si l’on en croit les nombreux conflits sociaux qu’il engendre. Il permet à certains marchands, maîtres de poste ou aubergistes de s’enrichir. Les relais, les villages qui se trouvent sur l’itinéraire actuel qui relie Dijon à Auxerre et les villages traversés par le tracé du XVIIIe siècle mais délaissés par le nouveau sont différemment affectés, mais globalement les conséquences ne sont pas à la hauteur des effets escomptés. Pour des villes et des villages qui attendent beaucoup du passage de la nouvelle route, les déceptions sont nombreuses.


En cette fin de XVIIIe siècle agitée, la construction de la nouvelle route de poste suscite de nombreux conflits sociaux. Les divergences de vues sur le passage de la route sont nombreuses. La corvée royale des grands chemins surtout se heurte à maintes oppositions, tandis que les routes se dégradent. La suppression de la corvée royale marque une grande coupure dans l’histoire financière de la route. Elle ne résout néanmoins pas le problème de la dégradation des chemins, dans la mesure où la Révolution ne tarde à lui succéder.
Si globalement les routes sont extrêmement négligées pendant la période révolutionnaire, celle qui relie Dijon à la capitale en passant par Vitteaux, est bien servie par la poste et moins dégradée que les autres. Ainsi peut-on expliquer que le tracé de son itinéraire ne soit par remis en cause par la Révolution. La route actuelle est quasiment identique à celle du siècle des Lumières.

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