Comité pour l'histoire de la Poste

Jargon, termes techniques, références professionnelles ; entrez, par les mots, dans l’histoire postale.

Aéropostale

Sous l’impulsion du groupe Bouilloux-Lafont, l’Aéropostale voit le jour en avril 1927. Organisée par Didier Daurat, la compagnie privée crée plusieurs lignes en quelques années : la ligne sud-américaine, Natal-Buenos-Aires en novembre 1927 qui sera prolongée vers la Patagonie grâce à Saint-Exupéry en 1929, la ligne Argentine-Chili en 1928, etc. Elle rassemble des pilotes tels que Costes, Guillaumet, Le Brix, Lécrivain, Mermoz et Saint-Exupéry. Mais, touchée par la crise de 1929-1930, l’Aéropostale doit cesser ses activités en 1931 (mise en liquidation en 1932).

Aide des Postes 

Reconnu tardivement par l’administration comme un grade postal à part entière en 1918, ce type de personnel, fréquemment féminin et localisé dans les petites recettes rurales, secondait la receveuse autant dans les opérations postales que dans les tâches domestiques du bureau et de son logement privé.

Arrondissement postal 

Circonscription administrative qui délimitait l’espace d’activité d’un bureau de poste, à l’intérieur duquel s’organisaient notamment les tournées

Ballons-poste

C’est durant la Commune et le siège de Paris que naît la première poste aérienne française. Les liaisons postales étant coupées entre Paris et la province, Nadar, photographe et aérostier, suggère la voie aérienne pour transporter le courrier. Le 23 septembre 1870, le Neptune est le premier ballon chargé de sacs postaux à quitter Paris pour atterrir trois heures plus tard à quelques kilomètres d’Evreux.  Du 23 septembre 1870 au 27 janvier 1871, il y aura 67 départs, 56 transporteront officiellement du courrier.

Brigadier-facteur 

Grade crée en 1843, placé sous l’autorité de l’inspecteur départemental, attaché à la surveillance des facteurs ruraux et locaux durant leur service.

Bureaux des ambulants / « courrier-convoyeur »

Le premier service de « bureaux ambulants » est mis en place en 1845 sur la ligne Paris-Rouen. Le tri des lettres est effectué dans des wagons pendant le transport. En quelques années, la vitesse du transport postal est doublée, faisant peu à peu disparaître la « Poste aux chevaux » et les « malles-poste » (1873). En 1913, le service atteint son apogée avec 4 235 agents, 175 services et 681 wagons-poste et allèges. C’est la naissance d’un service des ambulants, réduit à un seul agent, le « courrier-convoyeur » ou « postier ambulant », dont la mission est d’escorter les sacs postaux, puis, quelques années plus tard, de procéder au tri des lettres recueillies dans les gares.

Cabinet noir

Sous l’Ancien Régime, on appelle « Cabinet noir » le service chargé d’examiner pour des raisons de sécurité les correspondances privées. La censure politique des lettres s’est développée à l’époque de Richelieu et sous le règne de Louis XIV ; mais c’est sous Louis XV qu’un service particulier est créé à cet effet, sous le nom de Cabinet du secret des Postes ou cabinet noir, pourvu d’un outillage spécial pour la reconstitution des cachets. Par arrêt du 10 août 1775, Louis XVI déclare que la correspondance privée est dorénavant inviolable et défend d’utiliser en justice des lettres interceptées. Mais cette mesure ne mettra pas fin à la censure des correspondances privées, que la Révolution et Napoléon ainsi que les dirigeants politiques en période de guerre utiliseront largement.

Caisse nationale d’épargne

L’article premier de la loi du 9 avril 1881 définit les grands principes de la nouvelle institution : « il est institué une Caisse d’épargne publique sous la garantie de l’État ; elle est placée sous l’autorité du ministre des Postes et Télégraphes et prend le nom de Caisse d’épargne postale ». Avec plus de 6 000 bureaux en 1880, l’ubiquité du réseau postal répond en partie aux interrogations de l’époque, notamment la collecte de l’épargne dans les endroits les plus enclavés de France. En 1900, le cap du milliard de francs de dépôts est franchi, alors que le nombre de livrets en circulation atteint 3,5 millions.

Chargement

Terme professionnel technique désignant les lettres contenant des billets de banque ; plus globalement, il pouvait désigner le courrier assurant la circulation monétaire.

Chèques postaux

La loi du 10 janvier 1918 porte création d’un service de comptes courants et de chèques postaux. Il s’agit de suppléer l’insuffisance momentanée du numéraire et de limiter le chiffre d’émissions des billets de banque. Le 1er juillet 1918, six bureaux de chèques postaux, dotés d’un personnel à majorité féminin, ouvrent leurs portes à Paris, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lyon, Marseille et Nantes, ainsi que cinq autres en 1919. Le développement des chèques postaux se fait surtout après la guerre et ils concentrent, en 1970, plus de 7,5 millions de comptes.

Chevaucheur

On distingue deux types de chevaucheurs. Les chevaucheurs de l’Ecurie du Roi qui assurent le transport des informations royales, prenant aussi la dénomination de « courrier », et les chevaucheurs tenant les « postes assises » c’est-à-dire les relais. Ces derniers deviendront les « maîtres de poste ».

Chronopost

Créée en septembre 1985, Chronopost – filiale de La Poste – est en charge du transport et de la livraison expresse de plis et colis inférieurs à 30 kg. Offrant aujourd’hui une gamme complète de produits, comme les emballages prêts-à-poster, cette société de courrier express possède ses moyens propres : 33 agences d’exploitation nationale, 6 agences internationales et plus de 600 véhicules en 1995.

Décime rural 

Mis en place par la loi sur le service rural du 3 juin 1829, taxe supplémentaire fixe d’un décime ajouté à la taxe progressive, s’appliquant au courrier venant ou sortant de l’arrondissement postal

Dépêche

Ensemble de lettres transportées en même temps et groupées par destination dans un grand sac. Ce terme sera repris pour désigner un télégramme.

Diligence

Véhicule privé chargé du transport des voyageurs et souvent de celui des lettres de l’administration des Postes. Ne pas confondre avec « malle-poste ».

Direction composée 

Rang le plus élevé des bureaux de poste, implanté dans les principales villes. Créée en 1864, elle était dirigée par un directeur assisté d’un ou plusieurs employés de divers grades.

Direction simple 

Rang immédiatement inférieur à la direction composée dont la terminologie a été établie en 1864. Localisée dans les petites et moyennes communes, un directeur était à sa tête, subordonnant un ou plusieurs facteurs, voire une aide.

Distribution 

Type de bureau de poste secondaire  existant jusqu’en 1874, sans véritable prérogative comptable, tenu par un distributeur sous l’autorité d’un bureau de direction.

EPIC

Par la loi de juillet 1990, la Poste a été transformée en un établissement public industriel et commercial à compter du 1er janvier 1991.

Facteur de ville 

Agissant dans une ville où était positionnée une recette composée. Facteur local : desservant une commune dotée d’une recette simple, voire d’une distribution.

Facteur rural 

Grade créé en 1830, chargé de la distribution et de la collecte des correspondances dans les communes rurales, dépourvues d’un bureau de poste.

Facteur suburbain 

Grade de facteur créé durant la décennie 1890 en zone périurbaine déjà en pleine expansion

Facteur-boîtier, facteur-receveur, receveur-distributeur 

Nom désignant successivement un type secondaire d’établissement postal à partir de 1850 ou le titulaire combinait à la fois les fonctions de distributeur, facteur et commis

Facteur-chef / sous-chef 

Rattaché à un bureau composé, il participait à al fois au service de la distribution et de la levée, mais surtout était attaché à la surveillance des autres facteurs de ville.

Franchise

Mode de circulation de la correspondance qui prévoyait une exonération de la taxe postale. La correspondance des fonctionnaires publics dans l’exercice de leur fonction était notamment admise à circuler sous cette forme.

Inspecteur

Agent départemental chargé du contrôle et de la bonne marche du service. Lui était notamment confiée chaque année une tournée d’inspection générale.

Livre de poste

C’est en 1708 que paraît la première édition du livre de poste. Indiquant les routes, les relais, les distances entre les relais et les tarifs, la publication s’interrompt en 1859.

Maître (maîtresse) de poste

Le rôle du maître de poste est d’assurer le fonctionnement des « relais de poste » ou « Poste aux chevaux ». Sa tâche se limite à la fourniture de chevaux et de guides appelés aussi « postillons ». Ses clients sont principalement des voyageurs fortunés et les courriers chargés de transporter les lettres. Il est titulaire d’un brevet lui assurant le monopole de la fourniture des chevaux de poste allant au galop. Propriétaire du relais, il perçoit de l’administration de maigres revenus l’obligeant ainsi à recourir à des activités annexes telles que cultivateurs, aubergistes, etc.

Malle-poste

Jusqu’en 1793, le transport postal s’effectue à l’aide de voitures appelées « brouettes ». Cette brouette, confiée au postillon, transporte une malle dans laquelle sont enfermées les liasses de courriers classées par bureau de destination. En 1793, de nouveaux véhicules, nommés « malles-poste », sont construits, permettant également le transport de voyageurs. Parmi les modèles de malles-poste les plus célèbres, on peut citer la Turgotine les berlines influencées par les modèles anglais en 1837 ou encore l’estafette en 1838. Roulant jour et nuit, elles appartiennent à l’administration des Postes et ne transportent que très peu de voyageurs (1 à 4).

Mandat postal / mandat-poste

Titre délivré par un bureau de poste, contre paiement d’une taxe, constatant la remise d’une somme d’argent avec ordre d’en faire le versement à une personne déterminée. Ce service est proposé la première fois en France en 1808. D’abord exclusivement réservé aux militaires, il sera étendu à l’ensemble du public en 1817.

Messager-piéton 

Sous-agent préfectoral reparti à raison d’un par canton, chargé entre 1796 et 1830 du service de la correspondance entre les maires, les sous-préfets et le préfet

Ordinaire 

Terme technique pour désigner la correspondance ou la liaison routière entre deux entités postales (bureaux, relais, ports, gares)

Part 

Document statistique de vérification du service qui était employé par divers grades dans plusieurs branches d’exploitation (facteurs, ambulants). Outil de précision, de pointage et de comptage.

Petite Poste (de Paris)

En 1653, les habitants de Paris peuvent correspondre avec la province et l’étranger, paradoxalement il est impossible d’écrire à l’intérieur de la capitale, impossible de faire porter un pli, du moins officiellement, d’un quartier à un autre. Le 17 juillet de la même année, une ordonnance de Louis XIV donne satisfaction à un maître des requêtes, Renouard de Villayer, de combler cette lacune et de créer la petite poste de Paris. Le port de ces lettres doit être acquitté d’avance à l’aide d’un billet de port payé qui vaut un sol. La Petite Poste n’eut pas le succès escompté et disparut presque aussitôt. L’idée sera reprise en 1759 par Piarron de Chamousset, conseiller à la Chambre des comptes, qui obtient de Louis XV l’autorisation de créer une poste particulière à Paris. Très vite, les grandes villes imiteront Paris. Connaissant des fortunes diverses, leur ensemble sera absorbé en 1780 par la Ferme qui remboursera les propriétaires.

Poste aérienne

Service de l’administration des Postes créé en 1918 pour les besoins de l’armée américaine, chargé de la transmission du courrier par avion. Une seule ligne est ouverte : Paris-le Mans-Saint-Nazaire. Inaugurée le 17 août 1918 par le ministre Etienne Clémentel, elle cessera de fonctionner un an après le départ de l’armée américaine, soit 158 transports complets. Les hommes et le matériel seront affectés aux lignes de Paris-Lille et Paris-Bruxelles.

Poste aux armées / service de la Poste aux armées

Service chargé, en liaison avec les administrations postales civiles françaises et étrangères et, le cas échéant, avec les organismes postaux militaires et internationaux :

  • du dépôt, de l’acheminement et de la distribution du courrier à destination ou en provenance des armées,
  • des opérations postales télégraphiques, financières et d’épargne autorisées en faveur des armées,
  • des opérations de trésorerie dans les territoires ou garnisons dépourvus de payeurs aux armées,
  • de la desserte postale des militaires à l’étranger, dans le cadre des accords internationaux.

Poste maritime

Au XVIIIe siècle, le transport des correspondances est à la charge des capitaines de navires. Le premier essai de service régulier est lancé, sans suite, avec les Antilles en 1763. En 1777, Loliot tente d’organiser un service de distribution des lettres en provenance d’outremer à Bordeaux et à Nantes. A la suite de la guerre d’indépendance (1775-1783), un service régulier de bateaux est organisé entre la France et les États-Unis de 1784 et 1788. Avec l’apparition de la marine à vapeur, les paquebots-poste à vapeur de l’État se substituent aux bateaux à voile lents et irréguliers. En 1830, ce nouveau mode de transport postal, équipé également pour accueillir des passagers à son bord, est mis en œuvre pour relier d’une part Toulon à Bastia et Toulon à Ajaccio – l’un des deux, le Napoléon, est le premier bâtiment à hélices dont fait usage la Poste – et, d’autre part, Calais à Douvres ; puis, en 1857, la France au continent américain. Mais rapidement ce moyen de transport devient déficitaire obligeant peu à peu la privatisation des principales lignes. Le service est alors confié aux grandes compagnies maritimes : la Compagnie des Messageries maritimes – fondée en 1851 – et la Compagnie générale transatlantique. Sous la Troisième République, la Poste maritime française s’organise : ses relations avec les grands pays industrialisés et avec les colonies se multiplient. Après la Seconde Guerre mondiale, la Poste aérienne concurrence de plus en plus la mer. Les passagers prennent de plus en plus souvent l’avion, les lettres les imiteront…

Poste restante

Service d’un bureau de poste permettant à un particulier de retirer son courrier à un guichet en dehors de son domicile, le service de la Poste restante a été créé en 1886.

Recette auxiliaire [urbaine ou rurale] 

Type d’établissement réactivé en 1895, inspiré du modèle allemand et anglais. A la charge d’une commune, tenue par un gérant n’appartenant pas à l’administration, cette « officine postale » proposait de menues prestations postales (émission et paiements des mandats et bons de poste, lettres recommandées…) sous l’égide d’une recette de plein exercice.

Recette composée 

Nouvelle appellation entrée en vigueur en 1864 pour désigner l’équivalent d’un bureau composé

Recette simple 

Nouvelle appellation entrée en vigueur en 1864 pour désigner l’équivalent d’un bureau simple. La catégorie était divisée en quatre classes, la quatrième intégrant la distribution qui disparaît à la même époque.

Receveur, receveuse

Personne chargée d’administrer un bureau de poste, appelée avant 1864, directeur des Postes.

Timbre-poste

Longtemps, le timbre a été considéré sans intérêt dans l’exécution du service. C’est pourquoi son emploi effectif et général n’apparaît en France qu’au 1er janvier 1849. Ce service existait déjà en Angleterre depuis le 6 mai 1840. Par la facilité qu’il apporte aux échanges, il reste, tant en France qu’en Grande-Bretagne, l’un des facteurs prépondérants du développement et de l’extension de la Poste.

Union postale universelle (UPU)

Jusqu’en 1874, les échanges de correspondances entre les pays se faisaient sans règle fixe et les tarifs variaient non seulement d’une nation à l’autre mais également suivant les ports d’embarquement ou de débarquement, et ils étaient conditionnés tantôt par le poids, tantôt par la distance. En septembre 1874, à Berne, un premier traité désigné « Union Générale des Postes » est signé, lequel entre en vigueur le 1er juillet 1875 ; la grande simplification de celui-ci réside surtout dans l’accord suivant : « l’administration de chaque pays garde le montant des affranchissements qu’elle a reçu, moyennant quoi elle distribuera, sans autre rémunération, les lettres lui parvenant de l’étranger ». Cette solution simple, logique et pratique donne immédiatement plus d’ampleur aux échanges internationaux. Au Congrès suivant, qui s’ouvre à Paris en 1878, 33 Etats sont présents contre 20, trois ans plus tôt ; c’est alors qu’est adopté le titre « Union postale universelle ». Cette Union se réunit périodiquement afin de perfectionner son système.